La Virtual Boy de Nintendo est une console à part. Méconnue du grand public, ce fut un flop retentissant pour Nintendo, jusque là pourtant habitué à faire des lancements en grandes pompes et aux réussites étonnantes.
Durant l'année 1994, des rumeurs font part du désir de Nintendo de sortir une nouvelle console. Cette console, nom de code VR-32, puis officiellement VU, est présentée sommairement au Famicom Spaceworld le 15 novembre 1994. La console sort finalement le 21 juillet 1995 au Japon et dans le courrant du mois d'août aux Etats-Unis. Il n'y a pas eu de sortie en Europe.
Le créateur et Gunpei Yokoi, déjà une légende chez Nintendo et plus généralement dans le monde du jeu vidéo puisqu'on lui dois les Game & Watch, ces petits LCD lancés par Nintendo entre 1980 et 1989, ainsi que la console portable la plus connue au monde : la Game Boy. Fort de cette aura quasi magique (d'autant qu'il a aussi collaboré presque toutes les consoles de la firme auparavant), Nintendo lui laisse carte blanche, afin qu'il innove et propose un nouvelle fois une console faisant date dans l'histoire. En plus de créer techniquement la machine, avec son équipe, il s'attèle à la création, et c'est ainsi à lui que l'on doit le Mario Tennis sur cette plate-forme entre autre.
La machine à de quoi faire baver : processeur 32 bits, système autonome proposant un écran, et pas n'importe quel écran ! Des sorte de lunettes permettant de voir les jeux avec une véritable impression de relief. On pouvait ainsi totalement s'imerger dans les jeux, ce qui offrait des possibilités des plus alléchantes pour les joueurs, et de grandes peurs pour les détracteurs des jeux vidéos. N'oublions pas que c'est en France à cette époque que la file de l'épileptie faisait rage, poussant le gouvernement à prendre des décisions quelques peu hâtives et inutiles...
La console affiche en tons de rouge : le noir, et quatres tons de rouges, mais le résultat est bleuffant, l'effet de relief est bien présent, et contrairement aux autres accessoires proposant jusque là un effet de relief des plus flous – comme les lunettes 3D de la Master System de Sega - cette fois l'image est d'une netteté sans égale. Les haut-parleurs sont on ne peut mieux placés et permettent un son réellement stéréo, comme si on était avec un casque de walk man.
Au niveau de l'autonomie, la console fonctionne avec six piles de type AA. L'achat d'un adaptateur secteur (spécifique, merci Nintendo), est vivement conseillé, la machine étant très gourmande.
Mais la console fait un flop retentissant, mais pourquoi ? Premièrement, la machine à une concurrence des plus rudes avec les Sony Playstation et Sega Saturn qui viennent de sortir : des consoles 32 bits elle aussi, plus classiques, mais la Virtual Boy ne proposait que deux couleur, une sorte de console monochrome, ce qui repoussait bon nombre d'acheteurs potentiels. Le prix, d'autre part, était assez élevé, avec ses 179 dollars de lancement. Mais le gros problème, l'énorme problème, vient du jeu en lui-même. Le mode de vue utilisé est très spécial, c'est même un argument de vente, mais il faut savoir qu'au bout de quelques dizaines de minutes de jeux, voir moi (c'est en fonction des personnes), la console donne la nausée, et on se sent tout bizarre. Peu à peu on s'habitue, mais même les jeux proposent de façon intégrée la possibilité de faire des pauses toutes les quinze minutes ou toutes les demi-heures ! C'est cet argument qui a prévalu et à fait que la console s'est très mal vendue. De là, aucune sortie en Europe n'aura donc été prévue et la console mourrera avec sa logithèque de qualité, mais très réduite, de 22 jeux.
Encore aujourd'hui, la console traine cette réputation – bien méritée – de console qui fait gerber. A l'utlisation, les gens ayant l'habitude des quake-like, ou plus généralement de rester longtemps devant un écran ne ressentent que très peu cette mauvaise impression, mais il en va tout autrement pour ceux qui sont moins habitués !
Il faut aussi noter qu'il est interdit aux enfant de moins de sept ans de jouer à cette console, et ce pour une raison simple : la machine impose un mode de vue faisant fortement travailler les yeux, et peu ralentir ou abimer l'évolution de la vue des enfants. A surveiller donc.

Nintendo tentera durant l'année 1996 de relancer la console, avec des jeux plus matures comme Dragon Hopper, un RPG, Mario Kart ou Goldeneye, mais tous ceux jeux seront bien vite abandonnés, de même que le relancement de la console, la firme préférant reporter ses efforts sur sa console de salon fraîchement sortie, la Nintendo 64.



Nintendo Virtual Boy côté technique

Microprocesseur : NEC V810 à 2OMhz
Mémoire vive : 512 Ko
Vidéo : Écran en double mirroir, fait par Reflexion Technology Inc. Deux Led permettent un affichage pour chaque oeil. Résolution 384 x 224
Son : 16 bits digital
Prix d'origine : $179.95