Chroniqué par Nicolas Gilles
En passant d'Atari à Ubi Soft en tant qu'éditeur, le studio Reflexions nous propose un reboot complet de la série dont il est à l'origine. Le résultat ? Carrément probant !On avait peur. Après la catastrophe de Driver 3 qui lorgnait sur l'argent facile et l'essorage de licence (une habitude décidément malvenue chez Infogrames / Atari), la série des Driver était au point mort, plus personne ne désirant en entendre parler, les fans se contentant du premier épisode sur Playstation.
Avec Driver San Francisco, les développeurs ont pris des risques. Exit le côté GTA, maintenant on reste en voiture tout au long du jeu, ou presque. Car ce qui marque dès les premières minutes, c'est le "shift". En appuyant sur un bouton, vous vous retrouvez dans le ciel, à flotter au dessus de la ville et ses voitures en circulation : on peut alors en choisir une, n'importe laquelle, et se placer au volant, le plus souvent sous les yeux tantôt amusés, tantôt terrifiés du passager qui ne va plus reconnaitre le comportement de son chauffeur durant les quelques minutes qui vont suivre... Mention spéciale à la séance d'entrainement où on se retrouve dans une auto école. Jubilatoire.
Driver San Francisco sur Xbox 360.
L'histoire reprend là où Driver 3 nous a laissé. Enfin, ceux qui arriveront à suivre sont les deux du fond qui ont poussé le vice jusqu'à terminer cette "chose". Passons, puisque la trame principale est totalement dispensable, et que ce qui fait le sel de tout le jeu tient plutôt en ses personnages et surtout son gameplay.
Car outre le shift, on retrouve cette maniabilité très souple diablement orientée arcade, avec les pneus qui crissent immédiatement et des burns à n'en plus finir. Mention spéciale à la fonctionnalité qui vous permet de prendre du recul un peu avant de foncer dans le tas, histoire de renforcer un peu plus le côté voiture bélier de certaines situations. Les missions sont variées : de la course au démolissage en règle, il y a de quoi faire. De plus, le shift donne un petit côté tactique à se fatras de tôles froissées : par exemple, dans une course, vous pouvez prendre le contrôle d'une voiture venant en face histoire de démolir votre adversaire direct...
Mais pourquoi diable Tanner ne se met pas directement à la place du bandit pour le faire s'auto-démolir ? Oui, forcément, le scénario, sous ses airs de série B (voir Z), comporte pas mal d'incohérences. On imagine même les scénaristes s'arracher les cheveux à trouver une idée pour justifier cette géniale finesse de gameplay. Mais après tout, c'est un jeu vidéo non ? Car avec son humour à la con et ses courses survitaminées, on comprend bien que Driver San Francisco n'a qu'une ambition : celle de nous détendre. Et de ce côté là, c'est particulièrement réussi.