Chroniqué par Manuwaza
Après un second volet de haut niveau, la saga des Budokai Tenkaichi revient dans un ultime chapitre sur PS2 afin de clore une trilogie qui semblait pourtant déjà avoir atteint son apogée avec le second volet. Ce nouvel épisode est-il à la hauteur des attentes? Réponse à suivre...Qu'il était difficile pour Spike d'améliorer un peu plus encore leur copie... Il est vrai que Tenkaichi 2 avait placé la barre très haut en proposant au joueur de revivre l'intégralité des combats des sagas Z et GT, au travers d'un mode histoire on ne peut plus complet. Pour surprendre le joueur, les développeurs ont ici pris le parti d'offrir une expérience de jeu radicalement différente en proposant un mode histoire plus fidèle au manga d'origine. On constatera donc avec une joie non feinte que les affrontements ont considérablement gagné en durée, et bénéficient d'une scénarisation plaçant le joueur au cœur de la série animée. Concrètement, cela se traduira par la présence de dialogues entre les deux combattants, dialogues très proches de ceux de l'œuvre d'origine. La joute verbale prend ainsi une importance croissante au fil des combats, au même titre que les éléments scénaristiques intervenant au beau milieu des escarmouches. Ces derniers se déclencheront via l'appui sur le stick droit à un moment précis, ce qui aura pour effet de provoquer une cinématique suivant scrupuleusement le scénario de DBZ. Ces interventions pourront souvent être la source de bouleversements, puisqu'il ne sera pas rare que plusieurs personnages n'interviennent au cours d'un même combat. Sur le papier, tout cela peut paraître bien alléchant... mais sur le papier seulement...
En effet, quelques problèmes pour le moins gênants viennent transformer cette bonne idée en véritable frustration pour le joueur. Tout d'abord, les éléments scénaristiques des combats tarderont parfois à se manifester, obligeant le joueur à faire trainer le dénouement pour pouvoir y accéder. En d'autres termes, gagnez trop rapidement et vous pourrez dire adieu à l'aspect dynamique et scénarisé de l'affrontement. Il arrivera ainsi parfois que vous perdiez par volonté de voir le dialogue suivant, ce qui ne manquera pas de frustrer le joueur avide de se plonger dans l'univers de Dragon Ball.
Une demi-déception...
Le plus gros défaut du soft réside cependant dans l'oubli de combats extrêmement importants, voire même cultes et capitaux du manga. Si l'on peut comprendre l'omission du duel Mr Satan VS Cell (fichtrement pénible à jouer dans les précédents volets, est-il utile de le rappeler?), il est à l'inverse bien plus dommageable de ne pas pouvoir revivre des batailles d'anthologie comme Gotenks/Gohan/Goku SSJ3 VS Buu, ou encore Bejita affrontant #18 sur une route de montagne. Ces oublis, en plus d'être véritablement frustrants pour le joueur, ont pour conséquence de finalement nuire grandement à la cohérence scénaristique de l'ensemble, les quelques écrans textuels apparaissant entre chaque combat peinant à tresser un fil conducteur digne de ce nom. On ne peut s'empêcher d'imaginer ce qu'aurait pu donner un mélange entre le second et le troisième épisode, dans lequel l'intégralité des bastons du manga auraient été ponctuées de dialogues et d'interventions diverses.
Cette orientation prise par la série est d'autant plus dommageable que ce Tenkaichi 3 a su, à côté de cela, conserver bon nombre des points forts de son prédécesseur. Le gameplay, parfaitement adapté à un jeu DBZ, n'a pas changé d'un iota si l'on excepte l'apparition du lock automatique présent afin de rendre le soft plus accessible aux néophytes. Les personnages, toujours aussi splendides avec leur cel-shading, se battent dans des arènes d'une taille extraordinaire où de nombreux éléments peuvent être pulvérisés. Enfin, le casting des personnages s'est un peu plus encore enrichi, chose que l'on aurait pu penser impossible du fait de l'énorme richesse de celui de l'épisode précédent. Les fans de maitre Toriyama retrouveront donc la larme à l'œil des protagonistes comme Aralé, Nam ou encore Franky 8.