Il y a des jeux qui tiennent de la légende. Inaccessibles, car disponibles uniquement en japonais...

Une perle inaccessible


En Europe, on découvre Clock Tower avec le deuxième épisode, qui sort sur Playstation en 1998. Un jeu à part, mais qui appelle à la découvre du premier épisode, sorti sur Super Famicom en 1995, trois ans plus tôt.

C'est Hifumi Kouno qui supervise Clock Tower en tant que "Director". Un mec pas super connu, mais à qui on doit tout de même un autre jeu tout aussi étonnant : Steel Batallion et son système de combats de mechas avec sa fameuse manette de taille incroyable.


Seulement voilà, comme dit plus haut, le jeu n'est sorti que sur Super Famicom, c'est-à-dire en japonais exclusivement. Il sera bien adapté sur Playstation, mais restera également cantonné au Japon.

Heureusement, une traduction amateur permet de pouvoir profiter du jeu en anglais. Aller, on s'y met !

Un jeu pas banal


Jennifer et ses amies sont orphelines. Mais tout semble aller pour le mieux quand elles vont devenir sœurs : elles ont été adoptées par une lady nommée Mary. En retour pour sa superbe demeure, Barrows Mansion, un manoir très luxueux et... lugubre.


Dès votre arrivée, Mary disparait, rapidement suivie par vos amies. Et vous voilà à déambuler dans un manoir immense sans trop savoir où ni quoi chercher. Mais en cherchant vos amies, vous allez tomber sur de drôles de choses.

Dès son introduction, Clock Tower met les formes : le ton est cinématographique à souhait, quelque chose de très peu courant dans le monde des consoles, et surtout chez les culs bénis de chez Nintendo.

Le choix des couleurs est lugubre et l'ambiance digne d'un film d'horreur. L'ambiance est étonnamment glauque pour un jeu tout en pixels. Et cela vient en partie de la bande son, qui est pourtant quasi inexistante !


Il n'y a pas de musique, sauf dans de rares cas (et qui risquent de bien faire battre votre petit cœur), et les bruitages sont très limités, avec principalement des bruits de pas. Des bruits de pas entêtants.

Un survival horror sur Super Nintendo


Dans ses mécaniques, Clock Tower se présente comme un point'n click à la manette. Il n'y a pas vraiment de pixel hunting où l'on galère à trouver des éléments, et cela pour deux raisons. La première, c'est que le curseur change de forme dès que l'on peut regarder quelque chose. La seconde, c'est qu'il n'y a pas tant d'éléments que ça à regarder, et encore moins d'objets à récolter...

Mais ces objets sont très importants, bien entendu !


De plus, il est possible de déplacer son personnage en pointant là où elle doit aller. C'est assez déstabilisant au départ, d'autant qu'on est lâché dans le jeu sans aucune explication. Mais cela contribue à l'aura du jeu.

Un nabot avec des ciseaux géant


Et le pire, c'est que c'est flippant et malaisant ! Pourtant, sur le papier, le grand méchant de Clock Tower prêt plutôt à faire rire. La première fois que l'on tombe dessus (pour moi, c'était sur le deuxième épisode sur Playstation), on hésite la première fois entre le sourire et le frisson... Mais rapidement, c'est le frisson qui reste.

Régulièrement, ce dernier apparait un peu de nulle part et vous course. Le jeu a beau être très lent, on serre des fesses et on va chercher une cachette.


Un système de Némésis qui vous poussez à courir, et à anticiper ses apparitions. Vous vous barrez, et vous perdez un peu le sens de l'orientation. Car, rappelons-le, le manoir est immense.

Mais à courir, on s'essouffle, et cela se voit sur votre visage, toujours visible en bas de l'écran. Vous pouvez utiliser le bouton X pour vous arrêter et vous mettre à genoux, histoire de reprendre quelques forces. Pas forcément clair ni évident au début, il devient une habitude... tout comme le fait de repérer tous les endroits où l'on pourra se cacher en cas d'apparition du nabot tueur.

Très court... mais très long


Clock Tower n'est pas vraiment un jeu linéaire. On débloque peu à peu des choses, on découvre le manoir, on se fait courser, on découvre d'autres choses et... on se retrouve face au générique de fin. La première fin, certainement.


En tout, Clock Tower compte 9 fins. Terminer le jeu ne prend donc pas très longtemps, une heure tout au plus. Mais explorer l'ensemble du manoir, découvrir les objets et événements important, tout cela va prendre beaucoup plus de temps, laissant au joueur une impression que le jeu n'est jamais réellement terminé... ce qui ajoute la pierre finale à son aura mythique.





Excellent !

Clock Tower

Clock Tower a certes vieilli, il est rugueux au possible, mais il reste tout de même étonnamment moderne dans son propos et son gameplay. Et la traduction amateur en anglais permet enfin d'en profiter !

La note : 5/6 (Excellent !)