Chroniqué par Nicolas Gilles
Ah Carmageddon, que de souvenirs ! Est-ce qu'une réalisation remise au goût du jour et un peu de contenu supplémentaire suffit pour prendre à nouveau son pied et plonger à fond dans le mauvais goût ?Un remaster du grand classique du gore
Carmageddon Max Damage est le remaster d'un grand ancien, le fameux Carmageddon. Un jeu qui a marqué son époque... et pour cause : il poussait le gore et le mauvais goût assez loin, et ce de façon totalement assumée.
Ah, ce plaisir coupable de jouer à un jeu quasiment interdit partout tant il était violent !
Le principe de Carmageddon en un seul écran. Simple.
Le jeu ressort donc en 2016, soit presque 20 après l'original de 1997.
Toujours autant le bordel
Carmageddon Max Damage vous met au volant d'un véhicule que l'on pourrait imaginer tout droit sorti de Mad Max. Et cela tombe plutôt bien, car votre progression dans ce jeu de course est très libre.
Vous pouvez certes terminer la course le premier, mais finalement, ce n'est pas tant le but que ça. Car vous pouvez aussi jouer les Highlander et buter tous vos adversaires et rester le dernier !
On retrouve le style graphique assez moche de l'original.
Les modes de jeu sont variés : course classique, attraper le drapeau le premier, etc. Un circuit / univers correspond à plusieurs courses. Et quand vous réussissez une course, vous débloquez des points qui va débloque un nouvel espace de jeu. Un fonctionnement à la Tony Hawk en quelques sorte.
Bien entendu, vous avez un temps limité. Et pour gagner du temps, vous pouvez écraser les passants histoire de grappiller quelques secondes à chaque fois. Autant dire que du temps, vous n'en manquerez pas !
Les piétons restent les piétons de l'original, c'est à dire des humains ; pas comme dans les versions Nintendo 64 et allemandes qui les remplaçaient par des zombies.
Le stade : la scène d'anthologie !
Du gore et du mauvais goût
On retrouve cette ambiance de film de série Z fauchée avec délice. Le jeu auquel on voulait jouer dans les années 90, tant décrié par toutes les associations de culs bénis, est à nouveau accessible.
Sauf qu'ici, tout le monde s'en fout. Le temps a passé, la violence n'est plus perçue de la même façon et son côté grandiloquent fait que cela passe très bien. Exit le côté subversif de la chose, les temps ont changé, les mentalités ont évolué.
Carmageddon n'a donc plus ce côté provoc pour lui, ou tout du moins c'est beaucoup moins marqué.
Vamos à la playa ?
Reste que l'on s'amuse encore bien à tâcler mémé et son déambulateur au milieu de la route ou cette nuée de joueurs de football américain et de pom pom girls au milieu du terrain. Cela reste une scène d'anthologie !
La réalisation est correcte, le jeu est visuellement tout à fait acceptable. En revanche, la direction artistique, déjà discutable il y a 20 ans, a pris un sérieux coup de vieux. Cela donne à l'ensemble un petit charme désuet finalement pas si désagréable.
En revanche, les musiques ont vraiment vieilli, avec cette vielle techno pourrie qui m'avait déjà fait saigner les oreilles à l'époque.
Un remake avec une maniabilité aussi pourrie
On retrouve donc en gros les sentiments éprouvés par l'épisode originel.
Le soucis, c'est que l'on retrouve également les problèmes de maniabilité. Pourtant, sur le papier, il parait qu'ils avaient été corrigés ! Il n'en est rien : les bagnoles restent des putains de savonnettes qui partent dans tous les sens.
Un jeu de bagnoles inspiré par le flipper ? On n'est pas loin, mais c'est un peu dommage pour la précision.
Heu, je voulais juste prendre la rampe... Maniabilité pourrie...
Et c'est bien le soucis : cette maniabilité vient rapidement à bout de nos bonnes intentions. C'est drôle au début, cela va bien avec l'ambiance débile du titre, mais au final, cela manque tellement de précision qu'après quelques niveaux le jeu m'est tombé des mains.
Et tant pis pour la nostalgie.
Carmageddon Max Damage
Carmageddon Max Damage tente de faire revivre un jeu qui a défrayé la chronique et marqué son époque. Sauf que le temps passe et le ressenti n'est plus le même. Cela passerait encore si la maniabilité n'était pas aussi pourrie.
La note : 3/6 (Sympathique)
