Chroniqué par Nicolas Gilles
Sur la boîte de Zombie Bus, on peut lire “Le jeu coopératif où c’est chacun pour soi”. En fait, c’est tout à fait ça : un jeu pas coopératif du tout. Avec des zombies dedans. Et des dés.Ya quoi dans la boîte de Zombie Bus ?
La boîte de Zombie Bus est de taille assez réduite, du genre de celle d’un Sea Of Clouds, un peu plus petite que celle d’un The Big Book of Madness.
Dedans, on trouve pas mal de matos, avec principalement du carton : cinq personnages en carton, des objectifs, des pions bonus, ainsi que 28 cartes zombies. On trouve en plus une trentaine de pastilles en plastique vert transparent pour matérialiser les blessures des zombies, et, les stars du jeu, 6 dés avec des faces custom.
Un Yams avec des Zombies
Vous assistez à l’invasion des zombies… Et là, juste sous vos yeux : une troupe de cheerleaders sont bloquées dans leur bus, assaillies de zombies. Du coup, comme vous êtes chevaleresque au possible, vous allez tenter de les sauver. Je dis bien “tenter”, car Zombie Bus n’est pas vraiment un jeu où les beaux gestes sont de mise : votre but, c’est de gagner, pas forcément de libérer les donzelles.
Au début de la partie, chacun joue l’un des cinq personnages disponibles. Chaque personnage dispose d’une aptitude qui lui est propre : pas de perte de dés en cas de malédiction, pioche de deux équipements au lieu d’un seul, et même le chien, qui peut transformer ses dés, mais pas utiliser de pions équipement.
Les personnages que vous pouvez incarner.
Ensuite, on installe le jeu, avec le bus au milieu de la table et les pions des cheerleader qu’il va vous falloir sauver.
A votre tour, vous commencez par piocher une carte zombie que vous placez autour du bus. Certaines cartes ont des malédictions qui octroient des malus et vont donc influer sur votre façon de jouer.
Ensuite, vous devez lancer les six dés. Comme au Yams, vous pouvez garder certains et relancer d’autres, jusqu’à deux fois.
Les dés sont entièrement adaptés au jeu, leurs faces correspondent donc à des parties de l'anatomie des zombies (mâchoire, bras, cerveau, pied). Une autre face affiche une demi-cible. Quand vous en avez deux, vous pouvez les remplacer par n’importe quelle face.
Enfin, la face “Action”, avec sa petite étoile, vous permet de sauver des cheerleader qui se trouvent encore dans le bus… Si tant est que vous arriviez à sortir autant de faces “Action” que requis sur le pion de la cheerleaader… Si c’est le cas, vous prenez son pion et empochez ses points.
L'aire de jeu.
En fin de partie, vous marquez des points en fonction du nombre de points marqués sur chaque pion cheerleader que vous avez sauvé et sur chaque carte zombie que vous avez flingué. Le gagnant est donc celui qui termine avec le plus de points… Sauf s’il est barré dans le bus de la télévision (voir un peu plus loin).
Putain de zombie : il m’attaque !
Attention, un zombie, c’est fourbe. Et surtout, ça n’aime pas du tout qu’on lui tape dessus.
Beaucoup de zombies ont donc une capacité de réaction, qui consiste à vous foncer dessus, tout simplement. Ils quittent donc la région du bus pour se retrouver autour de votre personnage… Et là, vous perdez alors un dé par zombie autour de vous…
Attention à ne pas trop tirer sur la ficelle, car si vous terminez votre tour avec trois zombies autour de votre personnage, vous devenez vous-même un zombie ! La partie est donc finie pour vous. Mais tout n’est pas perdu : vous pourrez toujours faire chier vos joyeux copains autour de la table.
Dans tous les cas, à chaque fois que vous venez à bout d’un zombie, vous récupérez sa carte et piochez un pion équipement qui vous donnera un bonus souvent appréciable pour la suite.
Votre but : défoncer des zombies à coup de dés.
Deux objectifs : combattre ou fuir
Durant la partie, l’objectif principal est de combattre les zombies qui se trouvent autour du bus, histoire de libérer ces pauvres cheerleaders. Mais pas seulement.
Vous pouvez aussi vous barrer comme un sale pourri dans le bus de la télévision qui filme tout ce que vous faites sans jamais imaginer qu’ils seraient plus utiles en vous filant un coup de main.
Oui, le jeu de société est stéréotypé. Mais le jeu vidéo aussi. Donc tant pis pour nos passions.
Du coup, quand vous vous barrez avec le camion de la télé, vous quittez purement et simplement la partie… Il ne faut donc pas le faire à la légère. Car si vous vous barrez et que les autres joueurs réussissent à sauver les cheerleaders, vous ne serez qu’un fourbe doublé d’un couard (et un gros con aussi, mais bon c’est autre chose). Bref, vous ne remporterez pas la partie.
Mais si tout le monde est mort (genre s’il y a plus de quatre zombies autour du bus à la fin du tour d’un joueur), si vous avez réussi à vous enfuir, c’est vous qui gagnez ! Pas très moral, mais le regard des autres joueurs vous procurera très certainement un plaisir indicible...
Un jeu pas coopératif du tout
Non, Zombie Bus n’a rien d’un jeu coopératif. A votre tour, vous allez devoir jouer vos dés histoire de gagner le plus de points pour vous, et juste pour vous et votre sale petite gueule d’égoïste.
Le seul aspect coopératif de Zombie Bus, c’est que tout le monde perd la partie si un joueur termine son tour avec au moins quatre zombie autour du bus.
Du coup, si on joue en totale coopération, le jeu est beaucoup trop facile, même dans le mode le plus difficile. Et pour cause, le but, à la fin, c’est bien de marquer des points, et pas seulement de terminer la partie sans se faire bouffer par les zombies.
Et c’est là tout le sel du jeu : il faut la jouer perso jusqu’à un certain point. En cela, le jeu n’est pas vraiment à conseiller aux joueurs qui n’ont pas l’habitude des jeux de société modernes. Aider / ne pas aider n’est pas forcément super évident lors des premières parties.
De même, on peut finir la partie de deux façons différentes : quand tout le monde se barre dans le bus (sous-entendu : les zombies sont trop nombreux et vous vous êtes lâchement barrés), ou quand toutes les cheerleaders ont été libérée (sous-entendu : vous êtes des héros).
Il est donc assez marrant de voir jusqu’où on peut pousser sa chance sans faire perdre la partie à tout le monde.
En dehors de cela, Zombie Bus est un jeu de dé finalement relativement classique, mais assez drôle dans son concept et dans sa mécanique pour faire plaisir à tout le monde, y compris aux enfants : les zombies sont très cartoon et l’ensemble n’est pas violent pour un sou.
Zombie Bus, un jeu pour 2-5 joueurs de Christophe Lauras, illustré par Mary Pumpkins, édité par Sweet Games pour des parties d'environ 30min.
Age conseillé : 10+.