Chroniqué par Nicolas Gilles
Un beat'em all sur NeoGeo, a priori, voilà quelque chose de bien peu original... Et pourtant, si je vous disais que ce jeu est en vue subjective ? Et là, c'est tout de suite autre chose...Voici donc la principale originalité de The Super Spy : vous proposer une vue à la première personne. Difficile dans ce cas d'avoir une représentation tangible. Impossible d'évaluer les distances et autres déplacements latéraux comme dans un Double Dragon.
Pourtant, les développeurs ont tout de même réussi à adapter le principe sans trop de casse.
Vous vous déplacez latéralement, faisant toujours face à vos adversaires. Ces derniers sont sur deux plans : au fond, vous ne pouvez pas les atteindre, il faut attendre qu'il viennent directement face à vous pour pouvoir commencer la distribution de mandales.
Vous pouvez éviter les coups en vous baissant, mais cela ne sert finalement que très peu. Vous avez dans votre panoplie des coup de pieds, des coups de poing, et un dernier bouton pour choisir son arme : ses petits poings, un couteau ou un flingue (avec des munitions limitées, bien entendu).
The Super Spy, imaginez ça : un beat'em all en vue à la première personne !
Au fur et à mesure de votre aventure, vous délivrerez des gens qui vous aideront, soit en vous donnant des informations, soit en vous donnant quelques bonus de vie ou d'arme.
Comme beaucoup de beat'em all, The Super Spy est très répétitif. Cela n'est pas un problème en soi. Ce qui gène énormément en revanche, c'est la quasi impossibilité d'anticiper les coups des adversaires. Du coup on cogne dans le tas sans vraiment se poser de question ou d'adopter de technique particulière. La monotonie, pire ennemi de ce genre de jeu, ne tarde alors pas à s'installer.
On a souvent qualifié The Super Spy de Doom avant l'heure... A part la vue subjective, rien n'est comparable entre les deux jeux puisque votre personnage ne peut se déplacer que latéralement.
Le principe sera repris par la suite dans un beat'em all médiéval nommé Crossed Swords.
Mention spéciale à la fin du jeu, qui préfigure la phobie terroriste post 11 septembre avec une belle noirceur.