Est-ce que refaire le jeu en 2024 ne va pas ternir son image de légende dans ma tête ?

Une légende qui n'a pas (trop) vieilli


On avait déjà la review de Silent Hill 2 de l'ami Ghallium, mais c'était en 2008. Il s'est donc écoulé un sacré paquet d'années... et une grosse nouvelle. En 2024, à l'heure où j'écris ces lignes, le remake de ce chef-d'œuvre a également vu le jour.

Pourtant, cela me titillait de refaire l'original, que j'avais déjà terminé à l'époque de sa sortie, en 2001. Et là, on ne va pas tourner autour du pot : 23 ans plus tard, cela reste un grand jeu, un très grand jeu même.


J'avais peur de son côté rugueux, mais j'avais oublié qu'il proposait déjà plusieurs niveaux d'accessibilités. En effet, en début de partie, on peut choisir son niveau de difficulté pour les combats et pour les énigmes. De quoi mettre le jeu entre toutes les mains.

Bien entendu, il reste la technique, mais Silent Hill 2 est toujours présenté comme un modèle d'utilisation de la puissance de la Playstation 2. Pourtant, l'image a été salie, avec un filtre comme sur un vieux film de série B, de quoi poser une ambiance qui va s'insinuer en nous de minute en minute.

Pour leur deuxième jeu, les développeurs de la Team Silent chez Konami font des merveilles. On reste sur la lancée du premier épisode, c'est à dire de l'horreur basée sur l'ambiance, là où la série Resident Evil a déjà pas mal évolué vers l'action.


Cette ambiance, putain mais cette ambiance !


Tout comme dans le premier épisode de Silent Hill, la brume est partout. Un artifice pour pallier les déficiences techniques de la machine, mais pas seulement. Elle est un personnage à part entière du jeu, ne laissant apparaitre le décor qu'au dernier moment... ainsi que les monstres.

On progresse donc à l'aveugle, tout comme le personnage principal, James Sunderland, revenu à Silent Hill pour retrouver Mary, sa femme, lui demandant de la retrouver dans leur "lieu spécial", sous-entendu la ville de Silent Hill. Le souci, c'est qu'elle est décédée trois ans plus tôt. C'est quoi ce bordel ?

Et le jeu de jouer avec ça tout au long de l'aventure, à grands coups de personnages tous plus bizarres les uns que les autres.


Il n'est pas possible d'aborder le jeu sans également parler de la bande son d'Akira Yamaoka. Ou plutôt la sonorisation du jeu, car il n'y a pas que la musique, et cette dernière est loin d'être tout le temps présente. C'est ce qui renforce cette ambiance bizarre, glauque, crasseuse, basée sur les sons plutôt que sur les notes.

Un gameplay bien pensé


Manette en main, il faut se faire à la maniabilité très rigide. Mais je m'y suis très rapidement fait. On est sur le modèle old school du survival horror, ce lui où droite et gauche donnent l'orientation et haut permet d'avancer. Rigide, mais efficace, surtout pour un jeu dont le rythme est tout de même assez lent.

Dans son gameplay, c'est également du classique... mais cela ne l'était pas forcément à l'époque, Silent Hill 2 ayant fait progresser le genre auquel il appartient.


Le jeu alterne entre l'exploration de la ville de Silent Hill et la visite de certains de ses plus emblématiques bâtiments : hôpital, hôtel, etc. En intérieur, on trouve rapidement une carte, que James va annoter en fonction de ses déambulations. On essaie donc chaque porte, chaque couloir. On trouve des objets, des armes, des munitions que l'on doit économiser, et on doit résoudre des énigmes pour progresser.

C'est super bien pensé, cela fonctionne toujours atrocement bien et on progresse autant pour le plaisir de jeu en lui-même que pour suivre les traces de l'énigmatique Mary.

Il reste les combats contre les boss qui, si on est dans un niveau de difficulté normal ou au-dessus, deviennent vite un calvaire. Les combats ne sont certainement pas le point fort de la série, bien au contraire. Au niveau du gameplay, c'est assez moisi, il faut courir dans tous les sens en ses débattant avec notre maniabilité ultra rigide.


Mais putain : Pyramid Head, cette flippe totale !

Côté durée de vie, c'est bien dosé, avec une grosse dizaine d'heures pour en voir le bout.

Putain d'émotion


Silent Hill 2 propose plusieurs fins possibles, en fonction de vos actions. Elles sont toutes particulièrement émouvantes, ancrant le jeu dans la tête du joueur pour un sacré paquet d'années.


Je l'avoue : je ne me souvenais plus très bien du jeu... Et c'est une bonne chose, cela m'a permis d'en profiter à nouveau. La seule chose dont je me souvenais, c'est la claque émotionnelle prise à la fin. Et ça n'a pas manqué, j'en ai encore ramassé une en pleine poire qui m'a foutu les larmes aux yeux.

La marque Silent Hills 2.







Culte, indispensable !

Silent Hill 2

Une putain de légende. Ce qui est le plus étonnant, c'est que le refaire plus de vingt ans plus tard est toujours aussi marquant.

La note : 6/6 (Culte, indispensable !)