Amateurs de Carcassonne, Isle of Skye vous propose de plonger au coeur de l’Ecosse et de proposer un jeu de pose de tuiles mélangeant différentes mécaniques.

Le matériel


Ce n’est pas le matériel de Isle of Skye qui va vous donner envie de vous y essayer. Le sujet est pourtant assez sympa : l’Ecosse, avec son Whysky, ne manque pourtant pas d’atouts.

Le soucis, c’est que le graphisme et la direction artistique de Isle of Skye le placent dans la ligne du plus classique des classiques des jeux à l’Allemande. Même le visuel de couverture de Carcassonne - pourtant sorti plus de 15 ans plus tôt - fait moins daté.

A l’intérieur, ce ne sont pas les tuiles, pas forcément évidentes à lire, qui va changer ce ressenti. Bref, le matériel est assez moche, mais reste de qualité (le carton est épais comme on aime). Et surtout, une fois en jeu, l’ensemble se révèle finalement très lisible.

Ne vous arrêtez surtout pas à ça, car c’est dans ses mécaniques de jeu que Isle of Skye révèle toute sa saveur !

Votre terrain.
Votre terrain.

Des mécaniques franchement bien trouvées


Isle of Skye mélange de la pose de tuiles et des enchères. Un mélange peu commun qui fait souffler un vent frais sur un principe usé jusqu’à la corde par de nombreux autres jeux de société.

Au début de la partie, on pioche des tuiles qui constitueront des objectifs à atteindre, et influenceront le placement de vos tuiles. Les objectifs sont très variés : avoir le plus de distilleries de whisky, avoir le plus de groupes de quatre tuiles formant un carré, avoir le plus de moutons, bref, c’est varié, et ça va forcément influencer votre jeu de partie en partie.

A chaque tour, chaque joueur pioche trois tuiles à partir du sac, et les place devant son paravent, face visible, à la vue des autres joueurs. Derrière son paravent, il va devoir miser de l’argent sur deux tuiles, et en choisir une troisième qui sera retirée du jeu.

Une fois les mises effectuées, chaque joueur dévoile ses choix en retirant son paravent et retire la tuile qu’il avait prévu d’éliminer.

Ensuite, chacun son tour, chaque joueur va pouvoir acheter une tuile à l’un de ses adversaires. Le joueur à qui la tuile appartenait empoche l’argent de l’autre joueur, plus sa mise !

C'est là que vous allez miser sur vos tuiles.
C'est là que vous allez miser sur vos tuiles.

Une fois que chacun a acheté une tuile, chaque joueur va reprendre la ou les tuiles qui restent devant lui (c’est à dire celle(s) que personne n’a acheté), tout en remettant l’argent de leur mise sur les tuiles en question dans la pioche.

Ensuite, on pose les tuiles sur son aire de jeu, et on fait le décompte des points marqués.

Des choix cornéliens


Les objectifs varient en fonction du tour, influençant les tuiles dont vous aurez besoin pour parfaire votre domaine.

Le truc, c’est que comme les objectifs sont communs, il faudra faire certains choix : vous avez tiré une tuile qui va permettre de gagner plein de points à la fin du tour ? Alors un autre joueur voudra certainement l’acheter ! A vous de miser une enchère assez élevée pour générer de la trésorerie… mais attention, car si personne ne l’achète, vous aurez gagné la tuile, mais perdu votre mise sur cette tuile.

Les choix sont donc très différents d’un tour à l’autre, et d’une partie à l’autre. On enchaîne donc les parties avec plaisir, un plaisir qui se renouvelle sans cesse de partie en partie.

Le plateau de score.
Le plateau de score.

Kennerspiele de Jahres 2016 pour Isle of Skye


Le Kennerspiele de Jahres, c’est l’un des plus beaux prix que puisse décrocher un jeu de société. Un prix qui a relativement étonné, car face à Pandemic Legacy et TIME Stories, le petit Isle of Skye ne semblait pas avoir l’ombre d’une chance. Il faut dire que les deux premiers avaient énormément fait parler d’eux, raflant un grand nombre de prix dans d’autres festivals.

Après avoir enchaîné quelques parties, on comprend tout à fait pourquoi Isle of Skye a raflé la mise. Il est d’ailleurs étonnant de constater que le jeu de Fun Forge est radicalement opposé aux deux autres. Là où Pandemic Legacy et TIME Stories n’ont aucune rejouabilité, c’est justement cette rejouabilité et cette variété des parties qui fait de Isle of Skye un grand jeu.

De plus, Isle of Skye est un jeu typique dit “à l’allemande”, et le kennerspiele de Jahres met plutôt en avant ce genre de jeu, plutôt que d’autres écoles comme l’ameritrash. Ce n’est pas demain que l’on verra Zombicide vainqueur de ce genre de concours.


Isle of Skye, un jeu pour 2-5 joueurs de Andreas Pelikan et Alexander Pfister, illustré par Klemens Franz, édité par Funforge pour des parties d'environ 30-60 min.
Age conseillé : 8+.
Culte, indispensable !

Isle of Skye

Ne vous fiez pas au look relativement désuet de Isle of Skye. Derrière un matériel pas franchement moche mais plutôt moyen se cache un jeu aux mécaniques variées qui permettent des parties sans cesses renouvelées.

La note : 6/6 (Culte, indispensable !)