Chroniqué par Nicolas Gilles
Collectionner des oiseaux carrés qui viennent se poser sur les fils de fer qui entourent les prés environnants. Un sujet assez bizarre qui se démarque clairement par sa patte graphique aussi originale que réussie.Des oiseaux carrés ?
Je suis convaincu que Cubirds doit une grande partie de son succès à sa direction artistique. Des oiseaux carrés - cubiques - qui donnent leur nom au titre du jeu, avouez que ce n’est pas banal. Et surtout, c’est vraiment très chouette.
La boîte coûte 12,50€, du coup, on se dit “bah allez, je vais tenter, au moins, ça a de la gueule”. Et après quelques parties, on se dit en plus que c’est un très bon jeu !
Eh oui, l’attrait de la couverture, ça fonctionne ici plus que jamais. La boite est d’assez petite taille, bien qu’elle pourrait être encore un peu plus petite. Mais cela permet d’avoir une image d’illustration principale très lisible.
Dans la boite, on trouve 110 cartes et un livret de règles. Une fois de plus, c’est un petit jeu malin, qui prend très peu de place, et qui se sort très facilement.
A votre tour, placez une carte sur une ligne et récupérez toutes les cartes qui se trouvent entre votre carte et l'autre carte identique dans la même ligne.
Comment on joue à Cubirds ?
Les règles de Cubirds sont assez simples à expliquer.
Au milieu de la table, on commence par poser quatre rangées de trois cartes (toutes différentes au sein d’une même ligne). Chaque joueur pioche ensuite 8 cartes pour constituer sa main de départ.
A son tour, le joueur va poser un ou plusieurs oiseaux de sa main. Un seul s’il n’a qu’un seul exemplaire de cet oiseau dans sa main, ou tous les oiseaux d’une même espèce s’il en a plusieurs. En gros, il doit poser tous les oiseaux d’une même espèce qu’il a en main. Et il est obligé de le faire.
Ensuite, deux solutions sont possibles : si, sur la ligne, on a déjà un oiseau de ce type, le joueur récupère toutes les cartes au milieu.
Si ce type d’oiseau n’était pas déjà présent dans la ligne, le joueur peut piocher les deux premières cartes de la pioche.
Votre but : créer des envolées, c'est à dire accumuler les cartes d'un même type d'oiseau.
A la fin de son tour, si une ligne n’est composée que d’oiseaux d’un même type, il pioche pour compléter la ligne jusqu’à ce qu’elle contienne au moins de types d’oiseaux différents.
Les envolées
Le but de Cubirds, c’est de réaliser des envolées. Une fois qu’il a posé une ou plusieurs cartes, le joueur peut procéder à une envolée.
Pour procéder, il faut que le joueur ait réuni en main autant de cartes d’un même type d’oiseau que l’un des deux chiffres situés en haut à droite de la carte. Ils les pose alors devant lui.
Le premier chiffre permet de réaliser une petite envolée. Le joueur met alors de côté l’une des cartes oiseaux qu’il vient de poser devant lui et défausse les autres.
Le second chiffre permet de réaliser une grande envolée. Le joueur garde alors deux cartes oiseaux et défausse les autres.
Le gagnant est celui qui arrivera à réunir le premier deux séries de trois oiseaux du même type, ou 7 oiseaux de types différents.
Et la fin de manche ?
La fin de manche est assez originale dans Cubirds. Et surtout, elle va très certainement bien faire chier les autres joueurs au bout de la table.
Dès qu’un joueur n’a plus de cartes en main, la manche s’arrête. Tous les autres joueurs défaussent alors les cartes qu’ils ont en main ! En revanche, les cartes au centre de la table (les 4 rangées) restent où elles sont.
Et mine de rien, ce petit twist donne clairement un sacré rythme au jeu ! Et avouez que pourrir la vie des autres joueurs a toujours un petit côté jubilatoire, non ?
En fonction de la façon de jouer des personnes autour de la table, une partie peut se dérouler en une seule et unique manche. Mais si certains la jouent un poil plus fourbe, plusieurs manches pourront s’enchaîner… On a les amis que l’on mérite.
Et ça fonctionne super bien
Rapidement expliqué, Cubirds peut être joué avec tout type de public, des plus novices aux plus habitués.
Il faut savoir faire preuve d’une belle dose d’opportunisme, mais également savoir anticiper ce que vont faire les autres joueurs, rien que pour éviter de se trouver à poil si un joueur déclenche une fin de manche.
Il faut donc attendre le bon moment, mais jamais trop longtemps non plus, sous peine de tout perdre !
C’est fluide, on n’attend pas trop son tour. A deux, le jeu est beaucoup plus calculatoire : on passe également beaucoup de temps - et d’actions - à tâcher de bloquer son adversaire. A quatre, au contraire, c’est beaucoup plus le bordel. Mais beaucoup moins que l’on pourrait l’imaginer. Si bien qu’il est toujours intéressant à jouer, à deux comme à cinq.
Après, le fait d’enchaîner les suites d’oiseaux demande de bien battre les cartes d’une partie à l’autre sous peine de sortir plusieurs fois les mêmes oiseaux à la suite. Mais en dehors de cela, Cubirds est aussi rapide à sortir qu’à jouer.
Cubirds, un jeu pour 2-5 joueurs de Stefan Alexander, illustré par Kristiaan der Nederlanden, édité par Catch Up Games pour des parties d'environ 20min.
Age conseillé : 8+.