Chroniqué par Nicolas Gilles
Infamous Second Son, le troisième opus de la série, inaugure quasiment la PS4 en proposant une réalisation qui fait mouche. Tout du moins à l'époque.Ambassadeur next gen
Infamous Second Son sort en mars 2014, alors que la tout fraîche Playstation 4 était sortie quelques mois plus tôt, en novembre 2013. Nous avons donc affaire à un ambassadeur de ce qui représente alors la next gen de l'époque.
C'est toujours Sucker Punch, le studio derrière les deux premiers épisodes, Infamous et Infamous 2, tous les deux sortis sur Playstation 3, qui est aux commandes.
Dès les premières minutes, c'est du grand spectacle.
Exit Cole MacGrath, le coursier aux supers pouvoirs électriques des deux premiers épisodes sur PS3, place à un tout nouveau héros. Et toujours une tête de con.
A vous les supers pouvoirs !
Sept années ont passé depuis l'apparition des porteurs. Ces humains dotés de super pouvoirs font peur au reste de l'humanité, qui a chargé le DUP de pister et emprisonner tous les porteurs, qui sont alors surnommés de "bio terroristes". A leur tête, on trouve Augustine Brooke, qui est paradoxalement une porteuse.
Mieux vaut donc ne pas avoir ce genre de pouvoirs, aussi funs soient-ils.
C'est un poil le bordel.
Delsin Rowe est le nouveau héros de la série. Cet amérindien est une petite frappe qui taggue des conneries un peu partout. Et le pire, c'est que son frère est flic.
Après l'accident d'un bus du DUP transportant des porteurs, ces derniers s'échapent. Forcément, l'un d'eux tombe sur Delsin, qui le touche par indavertance... et récupère tous ses pouvoirs !
Il peut alors gérer la fumée ! Malheureusement, Augustine arrive rapidement sur place et torture la communauté améridienne à laquelle apartient Delsin afin de savoir exactement ce qu'il s'est passé. Il décide alors, avec l'aide de son frère, de se rendre à Seattle pour tenter de mettre un terme à tout ce foutoir.
Vous allez devoir péter pas mal de ces machins pour libérer les quartiers de Seattle.
C'est fluide, fun, mais pas assez précis
Dès le début du jeu, tout répond bien : Delsin saute partout et s'accroche sans problème. Puis arrivent les pouvoirs, et là, le pied annoncé est bien présent !
On découvre peu à peu de nouvelles facettes de ce pouvoir de la fumée. Et par la suite, on pourra également utiliser d'autres pouvoirs. Mais ça, je vous en laisse la surprise. Il est juste un peu dommage de constater que finalement, ces pouvoirs sont assez proches dans leur maniement.
Le tout est saupoudré des répliques nonchalantes d'un Delsin un peu trop couillon et ado attardé, ce qui le rend finalement très peu attachant. Dommage. En revanche, le doublage français est de belle qualité.
Les graffs sont toujours très inspirés.
Libérez Seattle !
Lorsque vous arrivez à Seattle, la ville est aux mains du DUP. Quartier par quartier, vous aurez l'occasion de faire baisser cette emprunte du groupe armé, pour finalement libérer le quartier.
Ce n'est absolument pas obligatoire. C'est même très secondaire, car cela ne sert finalement pas à grand chose.
En revanche, péter les postes de contrôle du DUP vous permet de récupérer de précieux cristaux qui vous permettent de débloquer de nouvelles compétences pour vos pouvoirs.
Régulièrement, vous allez avoir le vertige !
Et c'est la seule activité que l'on peut considérer comme des quêtes secondaires. Tout le reste ne concerne que la quête principale. Cela explique en grande partie la durée de vie plutôt réduite du titre, qui peut être terminé en ligne droite en six ou sept heures. Mais il reste intéressant à parcourir à nouveau en faisant les choix moraux opposés, histoire de constater les impacts que cela a sur l'histoire.
La ville est un monde ouvert plutôt vivant, mais à l'esthétique pas forcément très marquante.
La limite de vos pouvoirs
Vos pouvoirs ne sont pas illimités et doivent être rechargés. Par exemple, il faut trouver une source de fumée et l'aspirer pour faire remonter votre barre et votre quota de missiles.
Branleur.
Du coup, durant les combats contre les boss, on courre, on se cache, et on essaie tant bien que mal de chopper cette putain de source. C'est vraiment casse-couilles à la longue car ça pète bien le rythme des combats.
L'autre souci, c'est la précision de la maniabilité : Delsin s'accroche partout automatiquement, du coup on se retrouve régulièrement à des endroits où l'on ne souhaiterait pas être, ou que l'on n'arrive pas à atteindre. On pourrait appeler ça le syndrome Assassin's Creed : quand la maniabilité nous prend trop par la main, cela peut créer un manque de précision.
Le bien ou le mal
La saga Infamous propose toujours deux facettes radicalement opposées : d'un côté le bien (vous pardonnez tout et évitez au maximum de tuer), et d'un autre le mal (vous utilisez les autres pour arriver à vos fin et la mort des autres fait tout sauf vous rebuter).
Vous allez découvrir de nouveaux pouvoirs.
Dès le début du jeu, on vous demande de choisir une voie. L'idée, c'est ensuite de s'y tenir sous peine de ne pas gagner assez de points d'expériences qui vous permettent pourtant de débloquer de très précieuses aptitudes pour continuer l'aventure.
Il y a donc deux facettes, et il faut idéalement faire les deux côtés pour profiter d'aventures sensiblement différentes.
Le soucis, c'est que l'on est uniquement gentil ou uniquement méchant. Ce manichéisme m'avait déjà gêné dans les précédents épisodes, on se sent enfermé dans un carcan, on sait que de toute façon on n'a pas vraiment le choix. Rien à voir avec les jeux à embranchements pour le coup.
La ville en elle-même n'est pas particulièrement belle.
Difficile d'être un gros jeu juste après la sortie d'une console
Alors, ce troisième épisode de Infamous est-il la killer app tant attendue ? A l'époque, les critiques sont unanimes. Il faut dire que la réalisation tant technique que dans la mise en scène pètent la classe.
Sauf que le temps à passé, et le waouh effect également. Il reste un bon jeu, mais avec un scénario trop light pour réellement faire mouche (les twists finaux sont vraiment peu convaincants, voir prévisibles), et un personnage principal bien trop sûr de lui et irritant pour moi, qu'il soit du bon ou du mauvais côté de la force.
Petite mention spéciale pour le générique de fin avec une reprise de Heart-Shaped Box de Nirvana par Dead Sara particulièrement excellente ! Joli clin d'oeil, l'action se déroulant à Seattle, capitale du Grunge...