
A moins de vire au fond d'une grotte au fin fond de l'Ouzbékistan, impossible d'être passé à côté de la sortie de Star Wars VII. Disney aux commandes, les produits dérivés et objets publicitaires divers et variés ont littéralement inondés notre quotidien, jusqu’à l’overdose. Une recette connue et exploitée parfaitement, puisque les petits gars du marketing ont bien compris qu’il y avait plus d’argent à se faire en vendant des figurines ou des serviettes jetables à l’effigie d’un film qu’avec le long métrage lui-même. Alors forcément, quand on parle d’une saga connue er appréciée à l’échelle mondiale, on met les petits plats dans les grands…

J’ai donc décidé hier soir, accompagné de mon paternel, d’aller juger de la qualité du film par moi-même. Oui oui, je sais, le film est sorti il y a un mois. Mais il n’y a pas plus grand plaisir d’aller voir un film dans une salle quasi vide, où une vingtaine de personnes se partagent les 190 places de la salle 8, et où on a l’immense plaisir de n’être que 2 sur toute la rangée de sièges, placés parfaitement en face de l’écran. Toutes les conditions étaient donc réunies pour passer un moment cinématographique d’exception. Mais….
N’y allons pas par quatre chemins, Star Wars VII est un bon divertissement, bourré de « fan service » et… d’un scénario complètement creux et sans aucune ombre d’originalité ni d’innovation. Les personnages cultes sont là, les vaisseaux emblématiques, le côté obscur de la Force… Oui mais c’est à peu près tout. Non seulement le film se paie le luxe de pomper le scénario du tout premier film, mais s’applique à n’absolument rien créer de différent ou de nouveau.
Le pitch ? Le Premier Orde (qui à dit l’Empire ?) a crée une super méga arme de la mort qui tue prénommée Starkiller (qui à dit l’Etoile Noire ?), et les gentils soldats de la Résistance doivent se rendre sur place pour détruire l’arme, avec un appui de force de l’intérieur pour percer leurs défenses et au passage récupérer l’une des leurs. Je ne sais pas vous, mais chez moi ça résonne complètement comme le scénario de l’épisode 4. Au-delà-ça, le film passe son temps à reprendre des scènes cultes des films précédents, soit par fainéantise, soit par peur de décevoir le fan de la première heure. Le résultat est cependant le même, on a tout le long du film une désagréable impression de déjà vu : le début du film avec Ray sur Jakku ressemble à s’y méprendre à Luke sur Tatooine, la scène de la Catina est copie-collée, la base de la Résistance elle aussi est une jumelle de celle des Rebelles. Pire encore, on nous ressort la scène du père tentant de ramener avec lui son fils, le tout sur une petite structure au dessus du vide sur fond de côté Obscur de la Force. Et le film est intégralement construit comme ça. On aurait pu lui pardonner si on avait eu quelque chose d’original à se mettre sous la dent… Mais non ! On pourra reprocher ce qu’on veut à l’Episode 1 de Star Wars, mais au moins on avait de vraies nouveautés : l’impressionnante course de Pod-Racer, la bataille sur Naboo. Ici strictement rien. Ah si, un super méchant sans charisme sous les ordres d’un autre plus méchant encore, qu’on dirait tout droit sorti d’Alien (le Space Jockey), un sabre laser en forme de croix (WTF ?) et c’est à peu près tout.
Alors attention, à part un scénario à peu près aussi consistant que celui d’un film pornographique, on a tout de même le droit à des effets spéciaux de très haute voltige, magnifiées par une 3D plutôt convaincante quoique parfois (rarement) un peu trop tape-à-l’œil. On doit aussi reconnaitre à J.J. Abrams , le réalisateur, un certain talent concernant la mise en scène et la composition de plan. Le film est bien fait et se paie même le luxe d’offrir de très beaux plans avec un vrai parti-pris esthétique, et d’autres très dynamiques plutôt sympathiques. Cependant, en venant voir un Star Wars, qui plus est en 3D, on s’attend à s’en prendre plein les mirettes, à se prendre de grosses poussées d’adrénaline, en gros, à prendre son pied. Encore une fois, on passe un bon moment, mais on est bien loin de la grosse claque qu’on était en droit d’attendre, tout reste gentillet, et surtout déjà vu. Pour comparaison, Pacific Rim en 3D m’en avait mis 100 fois plus dans la tronche. Le pire dans tout ça, c’est qu’on est obligé d’attendre la seconde moitié du film avant de voir le premier combat de sabre ( ! ) ou une vrai bataille aérienne entre X-Wings et chasseurs Tie.
Au final, on se retrouve avec un film sympa, mais pas vraiment original ni exceptionnel. On passe un bon moment, mais on ne se jettera pas sur le Bluray à sa sortie.
Un petit classement ? Du pire au meilleur : SW 2 > SW 3 > SW 7 > SW 1 > SW 5 > SW 6 > SW 4