Chroniqué par Nicolas Gilles
Cartagena vous propose de vous mettre dans la peau de pirates devant s’échapper de la légendaire prison de Carthagène. Allez, le premier arrivé a gagné !Cartagena, une reconstitution historique avec des pirates ?
1672. Une trentaine de prisonniers arrivent à s’échapper de la forteresse de Carthagène.
Bien loin des wargames et leur focalisation sur la réalité historique, Cartagena se contente de se baser sur un moment historique qui a donné lieu à un jeu qui devait être joué à l’époque par les pirates, mais dont on a perdu la trace. L’auteur, Leo Colovini, a donc tâché d’imaginer à quoi pourrait bien ressembler ce jeu.
Il parait même qu’en fonction de l’endroit où on y jouait, les règles étaient sensiblement différentes. Cartagena nous propose donc deux variations de règles, en fonction de l’île sur laquelle le jeu était joué : Jamaïque, un poil plus basé sur la chance, et Tortue, plus tactique et faisant la part belle à l’anticipation.
Le principe de jeu
Dans Cartagena, vous devez être le premier à faire sortir vos six prisonniers, matérialisés par des pions de votre couleur, sur le petit cannau disposé à la sortie du labyrinthe de jeu.
Cartagena, serez-vous un bon pirate ?
Au début du jeu, vous disposez de six cartes dans votre main. A votre tour, vous disposez de trois actions, chacune pouvant être dépensée comme suit : jouer une carte pour avancer un prisonnier, ou reculer l’un de vos prisonniers.
Lorsque vous jouez une carte. Chaque carte présente l’un des 6 symboles représentés sur chaque case du plateau de jeu. En jouant une carte, vous déplacez l’un de vos pions sur le prochain symbole de ce type sur le plateau. S’il n’y en a pas, votre prisonnier est libre !
Le soucis, c’est que lorsque vous jouez une carte, vous n’en piochez pas de nouvelle. Pour piocher des cartes, vous n’avez d’autre choix que de reculer l’un de vos pions jusqu’à ce qu’il se retrouve au côté premier pion qu’il croisera (ami ou ennemi).
S’il tombe sur une case avec un pion, il pioche une carte, s’il tombe sur une carte avec deux pions, il pioche deux cartes. Il est important de savoir qu’il ne peut pas y avoir plus de trois pions en même temps sur une case.
Simple à comprendre, complexe à maîtriser
C’est l’adage des grands jeux. C’est en tout cas ce que l’on peut dire de Cartagena. Le jeu fait la part belle à la tactique, mais vous demandera également une bonne dose d’analyse du plateau de jeu. L’ensemble fonctionne très bien peu importe le nombre de joueurs.
Le fait de jouer en mode “Jamaïque” ou en mode “Tortue” est également très intéressant. Jamaïque n’est en aucun cas une sorte de mode d’initiation, et se révèle tout aussi sympa à jouer que la version Tortue, permettant plus d’anticipation mais mettant plus fortement vos neurones à contribution.
De plus, le fait d’avoir un plateau modulable change le positionnement des cases du jeu et renouvelle très bien les parties.
Les prix remportés par Cartagena
Cartagena a remporté le l’As d’Or Tactique au festival des jeux de Canne en 2001. Il a également figuré parmi les jeux sélectionnés pour le prestigieux Spiele de Jahres la même année. Il ne remportera pas la mise, le prix étant décerné à Carcassonne qui, lui, a d’ailleurs beaucoup mieux vieilli.
Cartagena est surtout connu dans sa version éditée par Ravensburger. Celle que que je chronique ici est une version éditée par Venice Connection. A priori, il en existe pas mal d’autres, dont Tilsit. J’aime tout particulièrement la présentation de cette version Venice Connection, qui laisse la part belle à l’imagination.
Cartagena, un jeu pour 2-5 joueurs de Leo Colovini, édité par Venice Connection pour des parties d'environ 45min.
Age conseillé : 8+.