Carcassonne continue ses déclinaison avec des thématisations pour le moins originales. Ici, vous allez incarner des colons américains.

Carcassonne, c’est un peu comme Martine...


Comme souvent avec les déclinaisons de Carcassonne, Mayflower ne vient pas révolutionner le genre.

Une fois de plus, même si le jeu s’appelle toujours Carcassonne, l’ensemble n’a strictement plus rien à voir avec le jeu basé sur la célèbre ville fortifiée française.

Comme l’indique la superbe (tout en restant vieillotte, on reste en présence d’un jeu allemand, hein) couverture, avec son bateau typique du XVIIIème siècle, il va falloir ici vous mettre dans la peau des colons partis explorer le continent américain.

Une évolution plutôt qu’une révolution


Les connaisseurs trouveront dans la boîte les éléments habituels de leur jeu de plateau favori (oui, qui n’aime pas Carcassonne ?).

Les meeples ont changé de forme pour s'adapter à leur statut de colons américains.
Les meeples ont changé de forme pour s'adapter à leur statut de colons américains.

95 tuiles paysage, un peu plus que dans le Carcassonne éponyme, qui n’en comporte que 72. Les fameux meeples qui permettent de jouer jusqu’à 5. Pour l’occasion, ils sont taillés en forme de colon américains, histoire de coller un peu plus au thème.

En revanche, on trouve également deux autres meeples blancs, plus gros que les autres. Ce sont les arpenteurs… j’y reviens dans quelques lignes.

Enfin, le plateau de décompte des points sert également de départ au jeu. Tout en hauteur, il représente le front Est des Etats-Unis.

Le principe de jeu


Le principe reste globalement le même : à votre tour, vous piochez une tuile et devez la placer à côté d’une tuile déjà posée. Ensuite, vous pouvez y placer l’un de vos meeples, tant qu’il ne se situe pas sur une zone où se trouve déjà un autre meeple.

Globalement, les meeples se comportent de la même façon : en fonction de l’endroit où ils sont posés, ils deviennent sheriff, bandit, trappeur ou fermier. certes, les métiers changent, mais le décompte des points reste le même.

Il va falloir prévoir une grande table pour pouvoir jouer.
Il va falloir prévoir une grande table pour pouvoir jouer.

Le but est donc toujours de placer sa tuile de façon à terminer une zone sur laquelle on a déposé un meeple afin de marquer des points. Mais cela serait si simple s’il n’y avait pas l’arpenteur…

Ou plutôt LES arpenteurs. On en compte deux. A début du jeu, ils sont placés juste le plus à l’Est. A chaque fois qu’un joueur termine une zone, un des deux arpenteurs avance d’un cran.

Et là où ça fait mal, c’est qu’après le déplacement d’un arpenteur, tous les meeples qui se trouvent plus à l’Est reviennent dans la main de leurs joueurs respectifs… Autant dire qu’il ne faut pas s’éterniser et boucler les zones rapidement sous peine de perdre des points potentiels.

Le côté positif de la chose, c’est que vous pouvez faire des combos pour marquer des points supplémentaires. Si un arpenteur se trouve dans la même colonne que votre meeple qui vient de boucler un terrain, vous marquez quatre points supplémentaires.

L’arpenteur : la super nouveauté de ce Carcassonne Mayflower


Finalement, la règle par rapport au Carcassonne originel ne diffère pas sur grand chose. En revanche, une fois la partie lancée, le ressenti est tout autre.

On construit beaucoup plus vers la droite qu'avant.
On construit beaucoup plus vers la droite qu'avant.

Le fait de ne pas pouvoir s’installer durablement à un endroit à cause du système d’arpenteur qui vous force à toujours à mener plus loin l’exploration vers l’Ouest est une excellente chose.

Cela donne des parties très différentes, plus nerveuses, et où l’on se sert avec un plaisir malsain de cette nouvelle façon de bloquer ses adversaires. En effet, fermer une région faisant avancer les arpenteurs, cela pourra bloquer vos adversaires qui n’auront pas réussi à boucler une zone à temps.

La ruée vers l’Ouest


Carcassonne fait partie de ces jeux dits “à l’allemande” où le thème se plaque sur la mécanique, sans vraiment prêter attention aux détails.

Avec Carcassonne Mayflower, on sent que l’auteur, Klaus-Jürgen Wrede, n’a pas choisi ce thème par hasard.

Il s’ensuit un sentiment d’urgence lors des parties, avec un rythme qui est très loin de celui que l’on ressent en jouant à la version d’origine, et cela malgré le fait que l’on joue avec plus de tuiles.


La course aux grosses villes est moins présente, mais toujours bien là.
La course aux grosses villes est moins présente, mais toujours bien là.



Carcassonne Mayflower, un jeu pour 2-5 joueurs de Klaus-Jürgen Wrede, illustré par Franz Vohwinkel, édité par Hans im Glück pour des parties d'environ 45min.
Age conseillé : 8+.
Excellent !

Carcassonne Mayflower

Carcassonne Mayflower est une bonne surprise, il renouvelle clairement les parties en ajoutant une règle qui pourrait être anecdotique, mais qui révèle finalement tout le sel du jeu. Cerise sur le gâteau, le thème est pour une fois beaucoup plus prégnant que dans le jeu de plateau d’origine.

La note : 5/6 (Excellent !)