La gamme des ST commençant à se faire quelque peu vieille, Atari Corp décide de lancer durant l'année 1992 ce qui devra être son successeur, le TT n'ayant pas eu le succès escompté ; ainsi né le Falcon030, premier de ce qui aurait dût être une lignée de micro à la ST.
Le marché de la micro-informatique est saturé, avec des grands noms comme Apple, Compaq ou encore IBM qui se livrent un combat à grand coup de nouvelles technologies. D'un côté les PC, une puissance qui ne cesse de croître pour une utilisation de plus en plus diversifiée, de l'autre les challengers, Apple en tête de file avec ses Machintosh. Restent les survivants, Commodore et Atari, dont l'heure de gloire semble passée.
Atari, fort de son expérience dans la micro familiale, décide de lancer le Falcon030, mais la donne n'est pas la même qu'en 1985 : lors de la sortie des premiers modèles de ST, les PC faisaient figure de grosse caisse impossible à manier et très moches, tandis que les ST se montraient beaucoup plus faciles à utiliser et plus attractifs, proposant nombre de jeux de qualité.
Ce qui choque le plus dans cette machine qui se dit de nouvelle génération, c'est son boîtier : absolument identique à celui des ST ! Ceci étant principalement dû aux problèmes financiers de la firme. Le boîtier est donc absolument identique à celui d'un ST classique au niveau de la coque du dessus, alors que la coque du dessous porte tout de même certaines possibilités permettant d'héberger les nouvelles fonctionnalités physiques de la machine. Extérieurement, les seules choses qui changent son la petite étiquette Atari Falcon030 en arc-en-ciel et le clavier qui devient un peu plus foncé, mais là aussi, les prises sont les mêmes, même si le connecteur sur la carte mère se révèle plus grand (je ne sais pas pourquoi d'ailleurs).
Les entrailles du Falcon d'Atari.
La machine annonce donc nombre de possibilités, dont la première est un DSP 56001(Digital Signal Processor), conçu par Motorola, un processeur spécialisé dans le traitement de données numériques, ce qui ne s'était encore jamais vu dans de la micro grand public. On pouvait ainsi envisager pas mal de possibilités comme la messagerie vocale, un traitement MIDI poussé et génralement tout ce qui touche au son, ce qui en a fait une machine particulièrement appréciée des musiciens en tout genre. Toujours au niveau du son, il faut savoir que la bête est capable d'échantillonner les sons analogiques sur 16 bits et à une fréquense de 50 KHz, mieux que le CD audio ! On peut ainsi faire du direct-to-disk, permettant d'enregistrer en temps réel sur le disque dur (interne de 65 Mo en option) un son numérique, au lieu d'être envoyé ves la sortie audio.
Du côté des extensions, la machine peut se voir ajouter un modem 19 200 Bps pour environ 1 000 F. La chose se branche sur le port DSP et permet la gestion de Fax notemment. On trouve aussi pas mal d'installations sonores pour la machine, ce qui n'est pas très étonnant vu sa puissance dans le domaine.
Graphiquement, ça tient bien la route aussi : malgré une résolution assez faible de 320*200, le Falcon est capable d'afficher 65 5536 teintes différentes à l'écran, sans conflit de proximité.
Les possibilités d'extension du Falcon.
Atari n'est pas allé jusqu'au 24 bits, argumentant que pour un usage personnel un tel nombre de couleur se révèlait inutile. L'OS dispose d'un algorithme de compression de type JPEG, toujours à l'aide du DSP, que l'on connait bien de nos jours (elles sont en quel format à votre avis les photos de cette page ?).
Autre chose importante par rapporte aux ST, les bandes autour de l'écran, qui réduisaient grandement la surface d'affichage. Les demomakers l'avaient franchie, mais trop tard, la machine était déjà presque morte. Le Falcon, quand à lui, permet en utilisant l'Overscan, d'atteindre des résolutions de 768*512 pixels. En ce qui concerne les écrans, le Falcon dispose d'une prise VGA, mais d'un format peu commun, tout en longueur, un peu comme une prise série. On peut ainsi brancher la machine sur un moniteur ou même sur la péritel d'une télévision, et aussi sur les écrans haute résolution du ST moyennant un petit adaptateur. On trouve aussi une prise vidéo PAL à laquelle on peut connecter un simple coaxial sur la prise antenne d'une télé ou d'un magnétoscope, on peut ainsi enregistrer facilement ses séquences vidéo.
Pour finir le tour des caractéristiques de la chose, on peut noter la possibilité d'ajouter des cartes d'extension au processeur 68030, pour par exemple améliorer les performances vidéo. On pouvait aussi ajouter un coprocesseur mathématique 68882 et de la mémoire vive jusqu'à un total de 14 Mo. Le changement de carte se faisait par changement de toute la carte placée à l'intérieur de l'unité centrale. Fort heureusement, sont sorties des cartes d'extension qui prenaient plus de barettes mémoire...
Niveau jeux, la machine n'en a pas connu beaucoup, et c'est vraiment dommage car elle promettait, avec ses scrollings câblés et ses couleurs à profusion.
Au niveau du système d'exploitation, la grosse nouveauté c'est le Multi-TOS, livré à part sur disquette. L'OS dispo en ROM est donc un OS classique alors que cette nouveauté sur disquette propose pas mal d'innovations par rapport aux versions ST. Le gros truc bien entendu c'est le multi-tâche, ensuite viennent d'autres petites choses. Ainsi la notion d'accessoires disparaît, ils deviennent des logiciels à part entière. On trouve aussi un Shell, qui permet entre autre de gèrer les fichiers du disque dur. Comme sur Mac et PC, la fameuse fonction du Copier/Coller fait son apparition.
C'est toujours le bon vieux GEM de Digital Research qui est l'environnement graphique standard, ave cquelques trucs en plus, comme la présence d'icônes plus détaillés et colorés, des résolutions d'écran allant jusqu'au 640*480 en 256 couleurs, ainsi que des boutons en relief.
L'interface graphique du Falcon est toujours le GEM, de Digital Research, comme sur les ST.
La machine devait connaître de nombreux dérivés, le premier étant le Falcon040, dont le désign à été en grande partie repris par la Playstation 2 de Sony. Malheureusement, les éditeurs n'ont pas suivi, et une machine sans soft, ce n'est rien. Peut-être est-elle arrivée trop tard ; elle reste dans tous les cas une machine d'exception.